Tous les gens ayant une culture littéraire dépassant Telerama auront reconnu cette référence à Monsieur Mégot. Mais derrière ce concept de vie prônant la glande intellectuelle (parce que c'est quand même cool de rien foutre, il n'est pas inutile de le rappeler) se cache aussi un autre concept intéressant : ce qui est rare est cher.
Disclaimer : Attention mauvais esprit inside.
Derrière ces phrases bien banales, quel est l'objectif de cet article ? Juste rappeler à tout le monde qu'il est plus intéressant d'avoir la vanne de la semaine que la phrase qui doit absolument ponctuer toutes les phrases de tout le monde parce "zomg il faut absolument que les gens autour de moi ils rigolent grâce à moi le mec le plus cool du monde depuis la diffusion de la Cité de la Peur".
En toute théorie, avec le précédent paragraphe vous avez forcément eu quelqu'un en tête. Vous savez, le mec qui est dans la soirée, on ne sait pas trop pourquoi (tiens c'est marrant je viens de tilter que ce phénomène était particulièrement masculin) mais il parle fort et à chaque fin de phrases (les vôtres comme les siennes) il s'esclaffe grassement avec une surenchérissante remarque du type "HAHA OUAIS ET ENCORE T'AS PAS VU MA BITE". Une remarque habilement menée quand la discussion commence par "désolé du retard mais elle n'arrivait pas choisir ses chaussures". Passons aussi sur sa faculté à ressortir tous les dialogues des films cultes, les rendant ainsi insipides au fur et à mesure que le temps passent et qu'ils sont rabâchés.
Cependant, on se moque mais statistiquement, on a tous eu cette phase. Elle est souvent amenée par différents facteurs : l'alcool (déshinibition, prise de confiance), l'adolescence (manque de réflexion et de recul, prise de confiance), la masturbation intensive (habitude du moindre effort pour un plaisir immédiat récurrent), être un connard (tout ça en même temps). L'objectif commun est simple : "moi = source de fun". Chose assez naturelle et il n'y a pas à en avoir honte, c'est un beau but que d'apporter du bonheur aux autres (avec des beaux jobs par exemple).
En fait dans une soirée ou autre, il va falloir penser à plusieurs choses : le public, le contexte, le timing et l'anticipation de la réponse.
Le public est celui qui rigole avec vous, et pas de vous (ohlala l'expression vue et revue mais tellement vraie). C'est d'ailleurs pour ça que les vannes méchantes ne sont pas vraiment viables, à cause du manque de pérennité. C'est simple, si dans un groupe vous balancez une vanne à quelqu'un, il faudra s'attendre évidemment au retour de vanne, et là c'est la spirale du mauvais esprit. Parce qu'évidemment ceux qui font ça diront "oh moi ça me dérange pas, j'aime bien qu'on me vanne", mais l'a priori qu'on a quand on se prend une vanne ça reste avant tout "ah mais quel connard cet enculé". Surtout si on ne connait pas la personne devant, parce qu'elle peut faire des bien pires vannes que vous et surtout, elle peut être assez susceptible pour que le public n'ait pas envie de se marrer à nos prochaines vannes.
Le contexte concerne l'environnement spatiale mais aussi le sujet de la conversation actuelle. Typiquement, vous avez la vanne de l'année sur des enfants handicapés mais la conversation tourne autour du téléchargement illégal, et bien je vous conseille fortement d'attendre que le sujet finisse et de parler ensuite des jeux paralympiques, parce que couper des gens pour placer sa vanne c'est impoli, et le public ne sera vraiment pas enclin à se marrer à ce moment là. Je ne dis que des choses banales, mais quand je vois certaines personnes autour de moi, je ne suis pas sûr que tout le monde ait bien assimilé tout ça.
Le timing est assez relatif, il n'y a pas vraiment de mesure du timing de contre-vannes (ou vanne de rebond). Soit vous êtes sur la vanne de déclenchement (la première vanne suite à un événement particulier comme une personne âgée qui tombe dans les escaliers ou suite à une information sérieuse comme la sortie d'un stérilet wifi) et vous êtes assez libre du moment où sortir la vanne, soit vous êtes sur la vanne de rebond et le timing le plus sûr est sur la descente du pic de rire du public. Une exception : quand vous avez la vanne de rebond et sa propre vanne de rebond. Là c'est du pain béni, vous lancez la première, si elle passe, vous lancez la 2e au pic de rire du public. A partir de ce moment, le public rentre dans un mode euphorique où la simple phrase "il est à toi ce stylo ?" peut faire mouche. C'est la magie des combos de vannes.
Comme vous voyez, le timing de vannes est assez court en fait. Et il est important de rentrer dans un esprit de réflexion pour pouvoir anticiper une vanne et pouvoir la sortir dans le bon timing. Il est plus intéressant de se dire "j'aurais dû dire ça" (chose qui vous arrivera le plus souvent en fait) que de sortir du timing et de faire le bon relou à la sortir comme si les gens allaient automatiquement se marrer. En fait c'est simple, si vous ne rentrez pas dans cet état d'esprit, alors vous êtes dans le même esprit que les autres gens normaux (alors que nous on est les élus de la vanne merde) et le temps qu'il vous faudra pour penser à une vanne est le même temps qu'eux. Donc en gros, vous direz tout haut ce qu'ils pensaient à ce moment : chose assez frustrante pour eux, et ils ne rigoleront pas à votre vanne.
Quel post merveilleux.